Filmer dans le grand chapiteau de Glastonbury
Une fois par an se tient l’un des plus grands festivals au monde, près du village de Pilton, dans le Somerset, en Angleterre. Les billets se vendent en quelques minutes, et plus de 200 000 personnes assistent à l’événement. La BBC y assure par ailleurs la couverture en direct des concerts.
Mais Glastonbury, c’est plus que de la musique. Il y a aussi de la poésie, du théâtre, de la comédie et du cirque. Il y a souvent plus d’un millier de numéros de théâtre et de cirque chaque année.
Les numéros dans le grand chapiteau
La plupart des représentations de cirque ont lieu dans un grand chapiteau, et chaque jour on peut y voir plus de 40 performances, réalisées par des hommes et des femmes venus des quatre coins du monde. Ces numéros spectaculaires nécessitent un immense talent de la part des artistes, et sont souvent combinées à une histoire, une danse ou une comédie.
Des défis uniques
Pour ce tournage à Glastonbury, l’équipe caméra, menée par le producteur Steve Connor, se composait de trois personnes. Pendant cinq jours, nous avons dû vivre dans de petites tentes. Celles-ci se trouvaient juste derrière le grand chapiteau, donc nous n’avions pas beaucoup de trajet à faire. En revanche, passer une bonne nuit de sommeil était plus difficile, car les performances duraient jusqu’au petit matin.
Les différents choix de caméra
Les caméras choisies étaient les FX9, FX6 et FX3. Dans le chapiteau, la caméra principale était la FX9. La FX6 était utilisée pour filmer ce qui se passait à l’extérieur de la scène de théâtre et de cirque, et la FX3 constituait la caméra de rechange. Tout a été enregistré en S-Log3 et SGamut3.Cine, au format XAVC-I sur le support interne. Le projet serait livré en 23,98fps, mais avec différentes cadences pour les prises de vue au ralenti et en séquentiel.
Configuration de la FX9
La FX9 était équipée d’un Atomos Ninja pour aider la surveillance pendant les prises de vue. Elle était principalement placée sur le devant de la scène. L’objectif utilisé était le Power Zoom 28-135mm f4 de Sony. Il y avait plusieurs raisons de choisir la FX9 dans cette situation. La première était les différents modes de balayage de la FX9, qui permettent d’obtenir des prises de vue plus serrées avec le même objectif. La seconde était les niveaux Dual Base ISO de 800 et 4000, qui sont parfaits pour les niveaux de lumière dans le chapiteau et les cadences que nous voulions utiliser.
Quand nous changions notre cadence de base de 23,98fps à 60fps pour filmer au ralenti, en passant la sensibilité ISO de base de 800 à 4000, nous pouvions conserver presque exactement la même ouverture malgré le changement de vitesse d’obturation. De plus, les boutons assignables supplémentaires de la FX9 me permettaient de changer très rapidement de fonction, par exemple pour activer le mode de mise au point automatique ou celui de balayage.
Performances aériennes
Cette année, il y a eu beaucoup de numéros aériens, et filmer en étant au niveau du sol donne un point de vue similaire à celui du public présent. Mais j’ai pensé qu’il serait intéressant de réaliser quelques scènes depuis les hauteurs. Après avoir parlé aux techniciens du cirque, ils ont proposé de m’installer dans un harnais afin qu’ils puissent me surélever en toute sécurité. Comme je n’ai jamais eu le vertige, je n’ai pas hésité.
Pour ma première ascension, j’ai pris la FX6 : elle est petite, légère, et la batterie dure longtemps. J’ai utilisé l’objectif 24-105mm f4 de Sony. La taille et le poids ont joué un rôle important dans ma décision, tout comme le fait que cet objectif offre une grande plage de distances focales dans un format compact. Pour ma seconde ascension, j’ai pris la FX3, là aussi avec le 24-105mm.
Une chaleur insoutenable !
Sans surprise, la température monte vite sous un chapiteau, et pendant les chaudes journées d’été, 32°C au sol se traduit souvent par 40°C voire 50°C en haut de la structure. Même si je ne restais que 90 minutes par ascension, je devais prendre beaucoup d’eau. C’était vraiment désagréable de rester suspendu dans un harnais d’escalade avec le corps tout en sueur. Mais vous savez ce qu’on dit : on a rien sans rien.
La mise au point automatique à la rescousse
Les scènes que j’ai pu filmer en valaient vraiment la peine. Quand on observe d’en haut un numéro d’équilibriste, la perspective est complètement différente. Même si j’avais les deux mains libres grâce au harnais, les cordes d’escalade avaient tendance à rendre difficile la prise de la caméra avec ma main droite et la mise au point avec ma main gauche. Il était également compliqué de tenir la caméra dans une position depuis laquelle je pouvais voir clairement l’écran LCD pour faire des mises au point critiques. Par conséquent, je me suis donc entièrement reposé sur la mise au point automatique de la FX6 pour ces prises de vue.
Après un peu d’expérimentation, j’ai choisi de prioriser la détection du visage, avec la sensibilité de décalage du sujet réglée sur 2 pour empêcher la mise au point de sauter constamment vers les nombreux objets qui apparaissaient à l’image. J’ai réglé la vitesse de transition AF sur 6, pour permettre à la distance AF de rapidement changer lorsque les artistes se déplaçaient ou s’éloignaient de moi. Puis j’utilisais le suivi tactile pour toucher l’artiste à l’écran et permettre à la mise au point de se faire automatiquement. Quand je regarde maintenant ces séquences filmées d’en haut, dont la plupart ont été tournées à 120fps, je remarque que la mise au point est parfaite pour leur grande majorité, je ne pense pas que j’aurais pu faire mieux manuellement.
Le Power Zoom 28-135mm
De retour sur la terre ferme, j’utilisais la mise au point automatique pour la plupart des scènes filmées avec la FX9. La mise au point automatique de ces caméras est si efficace qu’il est difficile de faire mieux soi-même, surtout en ce qui concerne le suivi rapide des objets et des personnes qui se déplacent de manière aléatoire. L’un des avantages du Power Zoom 28-135mm de Sony est la possibilité de basculer rapidement entre les mises au point, en déplaçant simplement la bague de l’objectif vers l’avant pour la mise au point automatique, ou vers l’arrière pour la mise au point manuelle. Grâce à la nature parfocale de cet objectif, vous pouvez effectuer des zooms avant et arrière de façon fluide et facile. Selon moi, pour ce type de tournage, cet objectif est quasi parfait. Si je voulais un angle de vue plus large, je changerais pour le Power Zoom 16-35mm f4 de Sony, un autre objectif particulièrement adapté à ce type de production.
Télécharger la LUT gratuite Festival
Cette LUT, que j’ai appelée « Festival », a été conçue pour fournir des couleurs vives et une plage de contraste agréable. Je voulais reproduire fidèlement le large éventail de couleurs vives que l’on voit dans les costumes des artistes sans pour autant les exagérer. Cette LUT devrait s’avérer pratique pour les festivals, les événements, les fêtes et les cérémonies. Elle fait désormais partie de ma collection de LUT pour Sony.
Bilan du festival
Au fur et à mesure de la semaine, Steve montait des clips pour les publier sur Facebook et d’autres plates-formes de réseaux sociaux afin de promouvoir ces événements auprès d’un plus large public. Le Festival de Glastonbury est tellement grand qu’il est facile de passer à côté de la majorité des performances. Nous avons également fourni des images à la BBC, qui a toujours apprécié la qualité obtenue avec les caméras Sony, afin qu’elle puisse les utiliser dans ses reportages.
Nous espérons être de nouveau invités l’année prochaine, afin de rejoindre une fois de plus la grande famille du cirque.