Réinventer la narration dans un monde de plus en plus documenté
Aujourd’hui, alors que chaque recoin de notre planète a été exploré et documenté, le défi pour les réalisateurs de documentaires n’est plus seulement de filmer des histoires inédites, mais aussi de gérer la colossale quantité de données produite par ces histoires.
Le récent podcast « Cloudsourcing Storytelling » de Sony a mis en lumière ce même défi, en se concentrant sur la façon dont la technologie du cloud contribuait à redéfinir la réalisation de documentaires, en particulier depuis des lieux isolés et difficiles d’accès. La version intégrale peut être écoutée ici.
Le podcast, animé par Julian, présente les points de vue des réalisateurs de documentaires Alister Chapman et Rob Drewett, ainsi que celui d’Hitomi Hamaba, porte-parole de Sony. La discussion était axée sur le potentiel et les obstacles liés à l’intégration de la technologie du cloud dans la production de documentaires.
Les défis des tournages à distance
Les documentaires, en particulier ceux qui traitent d’événements naturels dynamiques comme des tempêtes ou de la vie d’animaux sauvages isolés, nécessitent de filmer de grandes quantités d’images.
Alister Chapman, connu pour ses documentaires de chasse aux tempêtes, a insisté sur le défi que constitue la sélection de contenu digne d’intérêt sur les très nombreuses heures de séquences enregistrées. Ce défi est d’autant plus difficile que dans les régions éloignées, la bande passante est limitée, ce qui complique le téléchargement de fichiers volumineux vers le cloud, une étape cruciale des workflows numériques modernes.
Rob Drewett, qui possède une grande expérience dans la réalisation de documentaires animaliers, a évoqué les mêmes problématiques. En raison de l’éloignement nécessaire pour ces tournages, et des contraintes technologiques actuelles, il est souvent impossible de télécharger des données en temps réel, ce qui rend l’utilisation du cloud moins efficace et pertinence.
Image d’un tournage en extérieur par Alister Chapman.
Innovations et solutions
Parallèlement à ces défis, la conversation a également permis d’aborder plusieurs solutions innovantes et des développements en cours qui transforment l’industrie :
Enregistrements proxy : L’utilisation de séquences vidéo par proxy constitue une avancée significative. Cette approche consiste à créer des versions en faible résolution des images originales, ce qui simplifie et accélère les téléchargements pour un montage préliminaire dans le cloud. Cela réduit aussi considérablement la nécessité de télécharger des fichiers en haute résolution, un avantage non négligeable dans les environnements où la bande passante est limitée.
Illustrations dans le cloud en temps réel : Par ailleurs ont aussi été mis en avant les développements de Sony en matière de capacités de traitement dans le cloud, notamment concernant les illustrations en temps réel pour la production de vidéos sportives et de films indépendants. Cette technologie permet aux cinéastes d’effectuer des tâches qui nécessitaient auparavant des logiciels et du matériel coûteux, ce qui contribue à démocratiser les processus de production de haute qualité.
Intégration des métadatas et des données de suivi : L’intégration des métadatas et des données de suivi dans les enregistrements est considérée comme un progrès de grande importance. Cela rationalise les workflows pour des genres comme la réalité augmentée (AR), la réalité virtuelle (VR) et le contrôle des mouvements, ce qui permet de rendre la narration plus efficace et créative.
Perspectives et limites
Si le potentiel de la technologie du cloud pour la réalisation de films documentaires est considérable, les limites actuelles, notamment en matière de connectivité à distance, constituent un obstacle significatif. Cependant, l’émergence de technologies comme Starlink et les réseaux 5G est un signe prometteur pour l’avenir. Ces technologies pourraient fournir l’infrastructure nécessaire afin de surmonter les actuelles contraintes liées aux transfert de données à distance.
De plus, le stockage sur le cloud apporte de meilleures options de sécurité et de sauvegarde, un autre élément crucial pour les productions à distance, où la perte d’un media de stockage physique peut être synonyme de perte d’images inestimables. Les récentes expériences de Sony avec la technologie 5G et quant à la mise en place de réseaux décentralisés sont autant de progrès vers la résolution de tous ces problèmes.
Le rôle et l'engagement de Sony
Le rôle de Sony dans cette transformation n’est pas seulement celui d’un fournisseur de technologie, mais également celui d’un innovateur qui doit se montrer à l’écoute des besoins en constante évolution des réalisateurs de films documentaires. L’engagement de Sony à expérimenter et à mettre en œuvre de nouvelles technologies témoigne d’une profonde compréhension des défis auxquels sont confrontés les réalisateurs qui tournent dans des lieux très isolés.
Conclusion
Pour conclure, nous pouvons avancer que l’intégration de la technologie du cloud à la réalisation de films documentaires signifie que cette industrie se trouve à un moment charnière de son histoire.
Bien qu’elle ne soit pas encore totalement optimisée pour tous les genres, en particulier pour les environnements éloignés et hostiles, les avantages et les améliorations potentielles qu’apporte le cloud sont extrêmement prometteurs.
Les innovations de workflows basés sur le cloud, de montage par proxy et de connectivité améliorée permettent d’ouvrir la voie vers des processus de réalisation de documentaires qui renforceraient l’efficacité et la créativité.
L’approche proactive de Sony pour relever ces défis et son engagement en faveur de l’innovation en font un leader dans ce paysage en pleine évolution. Cette stratégie laisse entrevoir un avenir où il sera possible de raconter avec un fort impact émotionnel des histoires depuis les coins les plus reculés du monde.