Intelligence artificielle par ici, IA par là… intéressant, n’est-ce pas ? Cependant, nous parlons souvent de l’automatisation comme si c’était de l’IA. Faisons bien la différence avant de passer à l’adoption de ces technologies dans l’industrie du broadcast.

Le débat porte toujours sur ce qui définit réellement l’intelligence artificielle. Tout d’abord, il existe l’automatisation, c’est-à-dire les algorithmes d’un système sans interférence humaine. L’analyse des données, qui peut révéler des modèles, les tendances actuelles et futures du marché et faire des recommandations. L’IA ne doit pas être confondue avec l’automatisation, même si les deux technologies utilisent l’intelligence pour créer de nouvelles formes d’efficacité, réduire les incohérences et générer de la valeur dans des endroits où il n’y en a pas forcément aujourd’hui.

Aujourd’hui, l’intelligence artificielle en est au début de son adoption dans l’industrie du broadcast. Lors d’une récente enquête réalisée par IABM End-User, il a été découvert que seuls 8 % des acheteurs de technologie multimédia avaient adopté l’IA avant septembre 2017, 56 % ont déclaré qu’ils étaient susceptibles de le faire au cours des 2 ou 3 prochaines années et 36 % ont déclaré qu’ils ne comptaient pas l’adopter. Lorsque les gens disent que l’adoption de l’IA avance lentement pour l’instant, ils ont raison. Malgré sa lenteur, cette adoption est progressive et on ne peut pas nier que l’IA sera une technologie durable. La véritable question réside maintenant dans la façon dont nous l’intégrons à nos workflows, du début de la production de contenu jusqu’à la fin de la diffusion.

Le rapport Nielsen Total Audience indique une baisse de 40 % en cinq ans dans la consommation de programmes télévisés par les jeunes adultes du groupe d’âge 18-27 ans. Pour les adultes du groupe d’âge 28-36 ans, cette baisse est de 25 %. De toute évidence, la façon dont nous consommons du contenu diverge également, ce qui signifie que les consommateurs ont développé un désir de services plus riches et plus personnalisés, ce qui rend indispensable que les sociétés multimédias s’adaptent à leurs attentes pour rester au sommet du marché. L’IA est incontestablement une tendance vers laquelle l’industrie se dirige, mais comme toute nouveauté, elle doit faire face à des défis et soulève des questions.

La programmation est complexe et prend du temps. Jusqu’à 18 mois peuvent être nécessaires pour qu’un concept devienne réalité, ce qui peut expliquer pourquoi certaines entreprises hésitent à adopter ces technologies. 18 mois peuvent représenter un temps considérable pendant lequel le secteur évolue de façon drastique. Pour répondre à une question sensible qui vous a sûrement traversé l’esprit… Il ne faut pas considérer l’IA comme une façon de « se débarrasser des têtes pensantes ». L’automatisation et l’intelligence artificielle sont deux composantes qui concourent à un avenir reposant sur l’apprentissage profond. Pour prendre les bonnes décisions, les entreprises ont absolument besoin d’experts pour travailler sur l’intelligence artificielle et faire bénéficier leur public du contenu le plus attrayant.

Concurrencer les grands acteurs du service de streaming en ligne comme Netflix et Amazon peut être un défi dans le contexte actuel du contenu. Ces fournisseurs s’intéressent en permanence aux nouvelles méthodes et technologies visant à améliorer leurs services et à fournir de meilleures recommandations à leurs clients. En améliorant leur logiciel par le biais de réseaux neuronaux, ils créent une simulation artificielle imitant la manière dont le cerveau humain identifie les schémas. Netflix parvient à économiser 1 milliard de dollars par an grâce à la capacité de la technologie de l’IA à automatiser les workflows et à réduire la perte de clientèle. Les diffuseurs et les sociétés multimédias doivent transformer la façon dont ils distribuent le contenu, en commençant par la quantité de données qu’ils stockent.

Les organismes de presse utilisent également l’IA pour rendre les workflows plus flexibles. À une époque où le journalisme citoyen est en pleine croissance, grâce au numérique, les sociétés spécialisées dans l’information doivent repousser leurs limites afin de diffuser l’actualité. Grâce à des applications telles que la reconnaissance vocale, la reconnaissance faciale ou les corrections d’édition, l’IA deviendra un véritable avantage lorsqu’il sera nécessaire de distribuer les actualités rapidement. La Press Association a déjà intégré l’IA de manière fluide à ses workflows, en travaillant avec Urbs Media, une société de médias reposant sur les données, afin de fournir des centaines de reportages semi-automatisées aux clients locaux.

Un aperçu de la valeur potentielle de l’IA est déjà visible : une autre étude récente menée par TV Technology a révélé que deux tiers des entreprises qui ont testé l’IA ont déployé la technologie pour au moins un rôle critique dans leur workflow. L’IA va inévitablement révolutionner le secteur du broadcast dans les 5 ans. Il s’agit en effet d’un secteur où il est essentiel de suivre les dernières avancées technologiques pour développer et impliquer votre public.

Les décisions de l’entreprise vont naturellement susciter le besoin en IA, mais l’IA commencera automatiquement à susciter elle-même les décisions commerciales. Sur quel aspect de l’IA l’accent doit-il être mis aujourd’hui ? Il s’agit de développer des technologies en employant des experts et en leur proposant des informations plus pertinentes afin d’offrir aux clients le contenu enrichi qu’ils souhaitent. Il convient de mettre de côté les inquiétudes de chacun, comme les changements dans les méthodes de travail, et d’adopter la valeur de l’IA pour comprendre ce qu’elle pourra apporter de plus demain, par rapport à aujourd’hui.